Inaugurée en 1958, la Maison de l’Unesco est un symbole fort de la coopération internationale et de l’architecture moderniste d’après-guerre. Située place de Fontenoy dans le 7ᵉ arrondissement de Paris, cette structure singulière est l’œuvre de trois grands noms de l’architecture du XXᵉ siècle : Bernard Zehrfuss (France), Marcel Breuer (États-Unis) et Pier Luigi Nervi (Italie). Leur projet avait été validé par un prestigieux comité de cinq architectes, dont Le Corbusier, Walter Gropius et Lucio Costa.
Maison de l’Unesco : une architecture visionnaire
Le bâtiment principal, souvent comparé à une étoile à trois branches ou un idéogramme chinois signifiant « humanité », repose sur 72 pilotis. À cela s’ajoutent un centre de conférences en forme d’accordéon et un pavillon cubique pour les ONG. Un ensemble unique conçu pour refléter les valeurs de paix, de dialogue et de circulation du savoir.
Mais l’Unesco ne se distingue pas seulement par sa structure. Dès l’origine, elle a invité des artistes de renom à participer à l’édifice. Calder, Miró, Henry Moore, Picasso, ou encore Tadao Ando y ont laissé leur empreinte, faisant du site une œuvre d’art à part entière, où le béton brut côtoie des pièces artistiques majeures du XXᵉ siècle.
Une œuvre en péril face aux épreuves du temps
Aujourd’hui, si la Maison de l’Unesco fascine toujours par sa vision, elle interroge aussi. Avec le temps, le bâtiment subit les effets de l’usure, notamment à cause d’un phénomène bien connu du béton armé : la carbonatation. Ce processus, lié à l’oxydation des aciers internes, provoque des fissures, des éclats et un affaiblissement des structures, parfois visibles à l’œil nu.
À cela s’ajoute une controverse esthétique. Dans le très conservateur 7ᵉ arrondissement, ce bloc de béton moderniste détonne encore pour certains. Loin des façades haussmanniennes, il incarne une vision radicalement différente du patrimoine, longtemps perçu comme un “intrus” architectural.
Mais faut-il pour autant le détester ? L’édifice, qui bénéficie d’un régime d’extraterritorialité, reste un bâtiment culturel unique, où travaillent mille personnes de toutes nationalités. Même si le béton se fissure, la Maison de l’Unesco conserve son message intact : favoriser le dialogue entre les cultures pour construire la paix.
Un lieu culturel essentiel
Plus qu’une façade et qu’un esthétisme, la Maison de l’Unesco accueille de nombreux évènements. Concerts, spectacles, cérémonies, projections ou encore expositions et conférences sont proposées au public gratuitement. Elle ouvre également ses portes deux fois par an à l’occasion de la Nuit des musées en mai, et des Journées européennes du patrimoine en septembre.
Et outre ces évènements précis, il est possible de visiter la Maison de l’Unesco toute l’année, lors de sessions individuelles ou de visites guidées. L’occasion d’en apprendre davantage sur ce trésor de l’architecture moderne et sa controverse, mais aussi sur les actions de l’UNESCO : son fonctionnement, les valeurs qu’elle défend et son impact sur la vie des populations à travers le monde.
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